Ned Rorem Project

THREE SISTERS WHO ARE NOT SISTERS (1968)
Un opéra de Ned Rorem pour 5 chanteurs et piano sur un mélodrame de Gertrude Stein
FABLES (1967)
Musique de Ned Rorem, textes de Jean de La Fontaine
mise en scène Cornelia Geiser
Durée : 1 heure environ


Three Sisters Who Are Not Sisters extraits de répétitions, Porto 2001
Mise en scène, Cornelia Geiser

Le projet consiste à produire les premières représentations en France de ces deux chefs d'œuvre de la musique contemporaine américaine.

Agé de quatre-vingts ans, Ned Rorem est aujourd’hui une des grandes figures de la musique contemporaine américaine : moins abstrait qu’Eliott Carter et plus lyrique que Steve Reich, il joue pour les jeunes compositeurs américains le rôle stimulateur que tenait Bernstein.


« Three Sisters… » un opéra pour 5 chanteurs et piano
Cinq personnages se présentent sur le plateau : trois sœurs qui ne sont pas sœurs et deux frères qui sont frères. Leur identité à peine établie, ils s'ennuient et s'interrogent sur ce qu'ils pourraient bien faire. Ils décident alors de se livrer à un jeu macabre qui consiste à s'assassiner les uns les autres, le vainqueur étant le dernier survivant. Mais à quoi bon survivre si l’on reste seul ? Après quatre meurtres et un suicide, les cinq morts chantent leur propre requiem avant de ressusciter pour se disputer : sont-ils morts pour de bon ou ont-ils joué une pièce ?
Une intrigue simple, des personnages sans psychologie : sur le mode du jeu propre au génie particulier de Gertrude Stein, on met en lice l'identité, la perception, la mort.

Une œuvre qui initie à la musique contemporaine
Ned Rorem écrivit cet opéra de chambre en 1968. L'œuvre est une initiation pleine d'humour à la musique contemporaine aussi bien pour les jeunes chanteurs que pour le public. Rorem a mis en musique l'univers radicalement moderne de Gertrude Stein avec une véritable sensibilité de poète en explorant de manière subtile les possibilités offertes au chant par les sonorités du langage parlé. Le piano joue avec les personnages, tantôt s'en distancie et commente avec ironie leurs actions.

Quelques réflexions au sujet de « Three Sisters… » par Cornelia Geiser
Toute partition contient en filigrane des indications de mise en scène. Au début de l’opéra, le compositeur a choisi deux rythmes fortement opposés pour introduire les personnages : les sœurs chantent sur un rythme large et pondéré formant un groupe compact et statique, alors que les frères chantent sur un rythme rapide et agité composant un groupe dynamique et mobile. Cette opposition rythmique conduit directement au cœur des questions identitaires et aux problèmes de leur visualisation scénique. Etablir une identité qui est douteuse (comment trois personnages peuvent se présenter comme trois sœurs) exige un travail très précis sur le mouvement afin de faire du corps le messager le plus convaincant de cette identité revendiquée. L'existence visuelle du groupe de sœurs peut se créer à partir de mouvements simultanés ou de mouvements qui se répondent. Ce même principe, mais avec un tout autre type de mouvement, fera aussi apparaître l'identité des personnages masculins: leur fratrie n'étant pas sujette à caution, leurs mouvements mettront en évidence leur individualité comme source permanente de différends : l'un veut jouer à l'assassin, l'autre pas ; le premier prétend être mort, le second affirme être vivant. Une fois deux sœurs et un des frères assassinés, l'opposition entre l'immobilité et le mouvement va s'exacerber entre les deux personnages survivants : la dernière sœur se cache et ne se déplace guère alors que le second frère se présente sous des déguisements divers. Il est d'abord policier à la démarche carrée, puis apache exécutant une danse guerrière avant de mourir très théâtralement. Après le suicide du dernier personnage, le requiem que se chantent les morts suspend cette opposition pour un temps…

Eclairages
Dans cet opéra, les éclairages jouent un rôle fondamental. Clarté, pénombre et obscurité modifient notre perception, font apparaître et disparaître personnages et objets, forcent à une écoute plus attentive, p. ex. pour entendre la voix des "morts".
Mais le travail sur les éclairages nous permettra aussi d'architecturer l'espace scénique et de le rendre aussi signifiant que le geste et le mouvement.

Costumes
Les costumes sont modernes et soulignent les caractéristiques des groupes différents : les sœurs sont grandes, aux des silhouettes hautes, portant perruques, lunettes et robes longues. Les frères sont plus petits, en costumes (pantalon et veste). Les déguisements sont signalés par un accessoire.

Décor
Comme dans les spectacles de danse, auquel ce travail s'apparente, le décor sera extrêmement succinct, laissant toute la place au mouvement. Seuls quelques objets scéniques seront placés sur le plateau (colonne avec un verre d'eau, chaises, tulles suspendues).

Luís Madureira chante Poulenc et Vian


Mardi 5 février à 20h30

Luís Madureira, ténor
Jeff Cohen, piano



Mélodies et chansons
Francis Poulenc
Boris Vian



Pour la première fois en récital à Paris, Luís Madureira propose une alternance inédite de chansons et de mélodies dans lesquelles la finesse de Montparnasse et l’esprit de Saint-Germain-des-Prés rivalisent d’imagination poétique. Luís Madureira, artiste cosmopolite à la diction parfaite, donne comme personne leur vraie saveur à « La Java des bombes atomiques » et au « Voyage à Paris ».

Programme

Voyage à Paris
Montparnasse

Hôtel

(Guillaume Apollinaire / Francis Poulenc)


Mouvements perpétuels, n°2
(Francis Poulenc)

Musique mécanique
(Boris Vian / André Popp)

A la pêche des cœurs
(Boris Vian / Alain Goraguer)

Le Serpent
(Guillaume Apollinaire / Francis Poulenc)

Rock and Roll – Mops
(Boris Vian / Michel Legrand)

La Complainte du progrès

(Boris Vian / Alain Goraguer)

Mouvements perpétuels, n°3
(Francis Poulenc)

Cinématographe
(Boris Vian / Jimmy Walter)

Avant le cinéma
(Guillaume Apollinaire / Francis Poulenc)

J’suis snob
(Boris Vian / Jimmy Walter)

Le Petit commerce La Java des bombes atomiques

(Boris Vian / Alain Goraguer)

Le Déserteur
(Boris Vian / Boris Vian et Harold Berg)

Le temps de vivre
(Boris Vian)

Hymne
(Francis Poulenc)

Le Disparu
(Louis Aragon / Francis Poulenc)

Lune d’Avril
(Maurice Carême / Francis Poulenc)

Ce doux petit visage
(Paul Eluard / Francis Poulenc)
Mélancolie
(Francis Poulenc)

Je bois

(Boris Vian / Alain Goraguer)

La Vie c’est comme une dent
(Boris Vian)

Piano Yamaha S6





Concert organisé en partenariat avec